Je ne sais pas que je ne sais pas
L’écart entre les moyens mis en œuvre dans des actions de formation et la faiblesse des résultats obtenus m’a toujours interpellé. Comme si tout le monde – formateurs et commanditaires des formations – trouvait son compte dans une logique de moyens (« la formation a été réalisée », ou même « le budget a été consommé ») et avait renoncé à attendre des résultats et donc à questionner l’efficacité des actions de formation.
Ce renoncement aux résultats vient parfois de personnes qui aimeraient faire mieux mais ne savent pas comment faire.
Il vient le plus souvent du fait que les personnes concernées n’ont absolument pas conscience qu’il existe une autre façon de pratiquer la formation et n’ont donc même pas l’idée de faire évoluer la pratique !
L’offre et la demande
Lorsqu’elles se font face, l’offre et la demande de formation se neutralisent mutuellement.
Les formateurs manquent des outils et méthodes appropriées et font preuve d’un certain conservatisme pédagogique.
En face, les commanditaires agissent dans une symétrie quasi parfaite : faute de posséder eux-mêmes l’expertise pédagogique nécessaire, ils se contentent de ce conservatisme pédagogique, et même l’imposent involontairement à travers des cahiers des charges inadaptés.
Le résultat de cette rencontre entre l’offre et la demande de formation en Afrique subsaharienne, ce sont des formations plutôt inefficaces qui mobilisent beaucoup de moyens humains, d’argent et de temps, pour un impact assez faible à la fin.
Vers la professionnalisation
Cette parution hebdomadaire se donne donc pour mission d’inverser la tendance en apportant aux formateurs et aux commanditaires d’Afrique subsaharienne des méthodes et outils favorisant l’impact de leurs actions de formation. Ces méthodes et outils sont issues de ma propre pratique de la formation auprès d’instituts d’enseignement, d’ONG et d’entreprises dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et centrale depuis 2012.
Cette initiative est un pas vers la constitution d’une communauté de professionnels de la formation des pays d’Afrique francophones partageant un ensemble de pratiques pédagogiques jugées efficaces et pertinentes dans le contexte subsaharien.
A lundi prochain pour la deuxième édition !
Nicolas Bouchaud